Antoine Roch, consultant DGNB au sein d’A+W Genève, répond à nos questions sur ce label d’origine allemande permettant notamment aux promoteurs immobiliers de valoriser leur patrimoine dans une démarche durable, aujourd’hui privilégiée par les cercles financiers.
A+W. Qu’est-ce que le DGNB et à qui s’adresse-t-il ?
Mis sur le marché en 2008, le DGNB (Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen) est un label destiné à certifier la durabilité des bâtiments neufs ou existants, d’habitation, administratifs, hôteliers, commerciaux, scolaires, de laboratoire, hospitaliers, etc. En Suisse, il est porté par la SGNI, association dont l’objectif est d’encourager, mais aussi de rendre visible et mesurable la durabilité des biens immobiliers et de l’environnement bâti en Suisse, tout au long du cycle de vie.
C’est un outil de planification et d’optimisation qui aide les différents intervenants à déterminer la performance globale d'un projet de construction ou de rénovation.
Comment définissez-vous la notion de durabilité ?
Ce terme provient du rapport Brundtland publié en 1987 par la Commission des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement. Ce document est à l’origine du concept de développement durable tel qu’on l’entend aujourd’hui encore : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins. »
Qu’apporte le DGNB en particulier ?
Le système DGNB concerne toutes les dimensions de l’édifice ; il permet de focaliser l’analyse sur certaines parties spécifiques, intérieures ou extérieures, notamment dans le cadre de rénovations où cohabitent l’ancien et le neuf.
C’est également un label à forte valeur ajoutée, figurant parmi les trois principaux systèmes d’évaluation mondiaux, avec le BREEAM (Royaume‐Uni) et le LEED (États‐Unis).
Le système DGNB démontre la performance globale d’un bâtiment. Un certificat Platine, Or ou Argent est décerné aussi bien aux constructions neuves qu’aux biens immobiliers existants selon qu’ils répondent aux critères prédéfinis suivants :
- Qualité de management et de processus
- Qualité écologique
- Qualité socioculturelle & fonctionnelle
- Qualité esthétique & architecturale
- Qualité économique
- Qualité technique
- Qualité d’emplacement
A+W Genève pilote-t-elle actuellement un projet DGNB ?
Nous intervenons en tant que consultants DGNB sur la rénovation du centre commercial du Grand Passage, dans l’hypercentre de Genève. Le bâti historique n’est pas concerné, les travaux portant uniquement sur l’enveloppe et les parties communes. Nous accompagnerons également les futurs locataires dans leurs aménagements intérieurs.
Quels arguments pourraient décider les propriétaires suisses à certifier DGNB leur parc immobilier ?
L’Union européenne s’est engagée à construire un écosystème de finance durable. 1'000 milliards d’euros devront être mobilisés entre 2021 et 2027 pour opérer la transition bas-carbone des 27 pays membres. L’un des principaux objectifs consiste à diriger les investissements vers les activités durables pour permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050.
En ce sens, les bâtiments répondant au label DGNB constituent des véhicules financiers parfaitement compatibles avec la taxonomie européenne.
En effet, pour un fonds immobilier suisse détenant un portefeuille européen et/ou suisse, il est possible, dans le cadre de ces directives, d'intégrer les investissements liés à ce label,surtout si Berne s’aligne sur l’Union européenne pour cette question.