Les nouvelles prescriptions suisses de protection incendie (PPI) de l’AEAI rentrées en vigueur en janvier 2015 ont rendu obligatoire les simulations de désenfumage applicables aux grands bâtiments publics ou privés et, dans le même temps, autorisé la simulation du flux d’évacuation des personnes. Des tests très spécifiques pour lesquels Amstein+Walthert sont à la pointe. Explications avec Emmanuel Decornoy, ingénieur sécurité incendie chez A+W.
Pour les architectes et les maîtres d’ouvrages qui construisent des bâtiments complexes aux géométries spécifiques -locaux accueillant plus de 2000 personnes, salles de concert, stades, grands magasins, vastes plateformes de bureaux ou encore atriums volumineux- les simulations de désenfumage sont devenues obligatoires.
Amstein+Walthert intervient en plusieurs phases :
– Pendant la phase de projet avant la réalisation du bâtiment, nous collaborons avec les architectes et les mandataires techniques afin d’établir un concept de désenfumage techniquement et financièrement réalisable. Puis nous modélisons ce concept de manière numérique et analysons les résultats afin de valider ou modifier, si nécessaire, le système imaginé.
– En fin de chantier, nous réalisons des essais réels aux fumées chaudes, in situ, afin de vérifier l’efficacité du système.
L’objectif de ces simulations est toujours le même : permettre aux occupants d’évacuer le bâtiment en toute sécurité d’une part, et permettre aux sapeurs-pompiers d’intervenir avec le plus d’efficacité possible.
Dorénavant, nous pouvons aussi réaliser des simulations de « flux d’évacuation des personnes », afin de mettre en œuvre des solutions originales pour les voies de fuite d’un bâtiment. Ces analyses numériques des flux d’évacuation étaient interdites de réalisation jusqu’à présent en suisse. Cela fait partie des nouveautés de la norme feu 2015 et s’adresse seulement aux objets de très grande envergure.
Les méthodes mises en œuvre pour les simulations de désenfumage sont parfaitement intégrées à la logique BIM qu’A+W développe depuis plusieurs années
Depuis plusieurs années, A+W a investi dans la recherche et le développement du BIM (building Information Modelling) pour les techniques CVC, électricité, sanitaire et MCR. Aujourd’hui le BIM est une réalité et A+W traite de nombreux projets selon cette méthode. Les simulations numériques de désenfumage et d’évacuation des personnes s’inscrivent parfaitement dans cette démarche, en utilisant les modèles 3D communs aux architectes et à toutes les techniques. Une fois le bâtiment modélisé en 3 dimensions et pourvu des systèmes de désenfumage prévus à sa mise en œuvre – extractions mécaniques, exutoires de fumée- des logiciels sophistiqués de simulations déclenchent un incendie fictif permettant de vérifier les éléments de sécurité comme le déroulement de l’évacuation des personnes, tout en prenant en compte l’ensemble des paramètres qui influent sur un incendie : détection incendie, sprinklers, charge thermique des locaux etc...
Au-delà de la contrainte, une vraie valeur ajoutée
Les études d’optimisation des systèmes de désenfumage s’inscrivent dans« un processus de collaboration et de dialogue avec tous les mandataires techniques et les architectes » commente Emmanuel Decornoy. «Il s’agit pour nous d’apporter la bonne réponse en termes de sécurité, de faire preuve d’ingéniosité, afin de respecter au maximum le projet architectural tout en limitant les coûts pour les maitres d’ouvrage ».
Contrôle des autorités
Pour cette mission que l’on peut qualifier de « protection civile », Amstein+Walthert est contrôlée par les autorités de protection incendie du canton : la police du feu sur Genève et l’ECA (Etablissement Cantonal d’Assurance) sur le canton de Vaud. « Dans un premier temps, nous fournissons un rapport d’hypothèses afin de fixer les conditions initiales d’un incendie probable, d’entente avec les autorités. Une fois les simulations réalisées et analysées, nous présentons nos résultats aux autorités pour vérification. Ceux-ci sont très exigeants sur la qualité des prestations et la pertinence de l’analyse».