La Principauté de Monaco lance son projet territorial de développement durable sur le modèle du Plan Climat national élaboré en France dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Invitée à soumettre une proposition méthodologique et budgétaire, Amstein+Walthert l’emportait au mois de janvier 2018. 7 questions posées à Corentin Maucoronel sur cette mission méditerranéenne.
Amstein+Walthert : en quoi consiste le Plan Climat-Air-Energie Territorial (PCAET) ?
Corentin Maucoronel : c’est un programme destiné aux territoires pour préserver la qualité de l’air, lutter contre le changement climatique et en diminuer les impacts. Le PCAET s’appuie sur une stratégie, des actions et des objectifs opérationnels quantifiés :
– l’atténuation : limiter l’influence du territoire sur le climat en restreignant les émissions de gaz à effet de serre ;
– l’adaptation : réduire la vulnérabilité du territoire.
Pour 2020, le PCAET vise les « 3 X 20 % » de l’Union européenne : abaisser de 20 % les émissions de gaz à effet de serre ; améliorer de 20 % l’efficacité énergétique ; porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie.
Pour 2050, le facteur 4 : diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre sur la base de 1990).
Comment et pourquoi la Principauté de Monaco a-t-elle identifié A+W ?
Un ensemble d’éléments ont probablement concouru à notre sélection. Parmi les bureaux invités à remettre une proposition, A+W est le seul à exercer en Suisse, où est opérée une ambitieuse stratégie énergétique orientée sur l’éco-responsabilité institutionnelle et citoyenne. De ce fait, nous développons notre compétence sur un large spectre de missions et une culture d’entreprise résolument orientée vers la technologie. Nous avions rencontré la délégation monégasque lors des assises européennes de la Transition énergétique 2018, à Genève. C’est là que l’aventure s’est concrétisée.
Sur quel sujet êtes-vous consulté ?
Nous sommes chargés d’élaborer le Plan Climat-Air-Énergie de la Principauté de Monaco, ainsi qu’un plan directeur des énergies. En collaboration avec la direction de l’environnement monégasque, il s’agit d’engager le territoire sur le chemin de l’efficience énergétique et la réduction des gaz à effet de serre. Nous rendrons notre étude dans le premier semestre 2020. Le dispositif devra être opérationnel en 2030.
Quelle méthodologie avez-vous proposée pour réaliser cet audit ?
Nous suivrons le cahier des charges du PCAET pour la collecte des données. Nous établirons le bilan de consommation des bâtiments et infrastructures existants, que nous modéliserons. Nous procéderons à l’état des lieux de la production énergétique actuelle et à l’analyse de la qualité de l’air, et les confronterons aux moyens d’optimisation de l’existant et aux potentiels d’énergie douce du pays.
Avez-vous une idée sur ce qui pourrait être développé en termes d’énergie renouvelable ?
La Principauté est une région ensoleillée située sur le littoral méditerranéen ; on pense bien sûr au photovoltaïque et à l’énergie provenant de la mer. Mais le territoire offre en soi de nombreuses possibilités. Par exemple, il existe déjà à Monaco une usine d’incinération des ordures ménagères dont l’énergie est affectée au chauffage des bâtiments.
Comment s’est organisé le montage du dossier ?
Nous avons mobilisé les compétences de nos équipes genevoise et lyonnaise en collaboration avec deux intervenants externes, les bureaux Territoires & Énergies à Genève, expert en planification énergétique territoriale, et Equinéo à Montpellier, spécialiste des projets et politiques de développement durable.
Qu’attendez-vous de cette mission ?
La satisfaction de notre client dans un contexte donnant à A+W l’opportunité de mobiliser ses moyens technologiques et la somme d’expérience et de compétences du groupe. Nous comptons développer notre expertise PCAET sur le territoire français et renforcerons avec cette mission monégasque notre position d’acteur référent en Suisse comme en France.