Après les quinze années employées à la réalisation de ce projet d’envergure internationale qui rend hommage à la vie et à l’œuvre de Charles Chaplin, Chaplin’s World a ouvert officiellement ses portes le 16 avril 2016 devant un parterre de plus de 140 journalistes du monde entier. Laurie Drompt, nous relate ici l’expérience vécue sur ce chantier singulier à bien des égards.
Il semble que la création de ce musée ait été un travail de longue haleine...
On peut l’affirmer. Je crois bien que nous y travaillons à Amstein+Walthert depuis plus de dix ans. Cela est dû à la difficulté de constituer un groupement d’investisseurs ainsi qu’à la complexité des autorisations à mettre en œuvre pour un programme culturel de cette envergure. Je travaille quant à moi depuis presque trois ans sur le projet ; le chantier ayant débuté depuis plus d’un an.
En quelle qualité êtes-vous intervenue sur ce projet ?
Amstein+Walthert a été en charge du développement et de la réalisation des installations de chauffage, ventilation, rafraîchissement, sanitaire, électricité, automatisme du bâtiment, acoustique et physique du bâtiment. Pour ma part, j’ai assumé la partie électricité de la conception et la planification — avant-projet, projet, soumissions, etc. — à la direction des travaux sur place.
Quels ont été les défis de ce projet pour la partie vous concernant ?
Il s’agissait de mettre en œuvre les techniques électriques sur les trois bâtiments dont deux anciens, le Manoir et la Ferme, inscrits à l’inventaire suisse des biens culturels d’importance régionale : courant fort, courant faible, éclairage, installations de sécurité telles que sonorisation d’évacuation, éclairage de secours, détection incendie, mise à la terre, paratonnerre,... Notre défi a été de transformer des installations techniques d’habitations simples en de lourdes installations dédiées à des fins muséographiques et permettant d’accueillir un public nombreux. Des solutions techniques ont dû être imaginées afin de mettre en œuvre aussi discrètement que possible les installations techniques. Le démontage des boiseries et planchers existants a été nécessaire afin de passer les nombreux tubes et câbles électriques.
Quel souvenir garderez-vous de ce chantier peu commun ?
Le meilleur qui soit ! Ce fut une expérience sociale et humaine exceptionnelle, nourrie d’une grande empathie envers les ouvriers sur le chantier et envers le maître d’ouvrage, lui-même animé d’une volonté admirable de faire aboutir ce chantier malgré les difficultés. Dès les prémices du projet, nous avons été conquis par sa connaissance exceptionnelle de l’œuvre et du personnage de Chaplin, ainsi que par son enthousiasme à la partager. Au fur et à mesure que se précisait la mise en place de la scénographie et des décors, nous avons eu l’occasion d’approfondir de plus en plus le sujet, et de découvrir l’exceptionnel personnage que fut Charlot, aussi bien dans son travail que dans sa vie personnelle.
Laurie Drompt, chef de projet et directrice de travaux chez Amstein+Walthert Lausanne