Modification de la norme SIA 180, vers une méthode renforcée

S’associant à la norme SIA 382/1, la norme SIA 180 s’étoffe et se renouvelle pour devenir une méthode systématique. De nouvelles dispositions s’inscrivent dans une réflexion économique et écologique globale, en vue d’une harmonisation avec les règles européennes. Martin Python, chef d’équipe A+W au sein du département consulting en expose les principaux changements.

En quoi consiste cette refonte ?

La norme SIA 180 traite du confort intérieur et de la durabilité du bâtiment face au climat extérieur. Utilisée dans la planification et souvent considérée comme un simple élément de vérification en cas de problème dans un édifice, on estime que ces dernières années, elle n’a pas été suivie avec la rigueur souhaitable. En effet, il s’agit de la norme mère dans la famille des normes de la construction. Son évolution devrait susciter un regain d’intérêt, avec une application plus systématique et en amont; ce qui explique sa refonte avec la SIA 382/1 qui concerne la ventilation et la climatisation. La SIA 180 s’adapte dorénavant aux réglementations européennes pour le climat intérieur.

Quand doit-elle entrer en vigueur ?

La version francophone est en cours d’élaboration, elle devrait devenir obligatoire dès 2015 pour tous les cantons romands. Chez Amstein+Walthert, nous l’avons analysée en interne et l’avons d’ores et déjà intégrée dans nos processus.

Quels changements cette dernière mouture va-t-elle induire ?

Je distingue trois points essentiels :

le confort thermique à l’intérieur d’un local. Ce point passe de la norme SIA 382/1 à la norme SIA 180. Nous ne nous basons plus sur le nombre d’heures en surchauffe (température de l’air) par rapport à la température extérieure, mais sur la température opérative intérieure par rapport à la moyenne glissante extérieure sur 48 h. Cette nouvelle méthode de calcul influencera notamment le calcul pour la preuve du besoin de froid, en cas de demande de climatisation.

– les mesures de protection thermique estivale. La nouvelle norme SIA 180 propose trois méthodes d’analyse. Pour justifier le confort thermique, on devra travailler dorénavant sur le taux de vitrage ou sur le coefficient « g » qui déterminent la transmission lumineuse dans le bâtiment. Il est aussi question de l’inertie thermique et de la ventilation nocturne. C’est d’ailleurs sur ces points que nous avons la plus grande interaction avec les architectes.

– la ventilation et l’étanchéité de l’enveloppe. Jusqu’à présent, on se basait sur l’analyse du débit en fonction de la taille des locaux et de l’affectation ; maintenant, nous procéderons à une étude « à la demande », réfléchirons à une modulation entre le jour et la nuit. On aborde des aspects essentiels comme la qualité de l‘air, le taux de CO2, mais aussi les COV, un point supervisé par la norme 382/1. Pour l’étanchéité de l’enveloppe, la norme SIA 180 reprend les dispositifs du Label Minergie éco.

Des coûts supplémentaires ?

Normalement pas ; en revanche, c’est une norme qui s’inscrit dans un cadre légal. Nous l’accueillons très positivement, car elle affine des points cruciaux et constitue un outil technique indispensable à la planification des projets. Enfin, elle intègre la logique du développement durable, avec des préoccupations énergétiques et de performance.

Martin Python, chef d’équipe A+W au sein du département consulting Amstein+Walthert
Martin Python, chef d’équipe A+W au sein du département consulting Amstein+Walthert

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Actif au sein d'A+W depuis plus de cinq ans, Michael Sollaris a entamé sa carrière en 2013 dans le domaine de la physique du bâtiment et de l'ingénierie énergétique. Après une première expérience professionnelle en France, il a passé cinq ans au Royaume-Uni avant de rejoindre notre groupe. Il dirige aujourd’hui une équipe composée de physiciens du bâtiment et d'acousticiens, et accompagne les architectes et les maîtres d'ouvrage dans l'optimisation de l'enveloppe thermique des bâtiments, la mise en place de concept énergétique pertinent, le confort (thermique, acoustique, qualité d’air intérieur, lumière du jour, etc…). Il intervient également sur l’étanchéité à l’air, un domaine où la Suisse semble quelque peu en retrait par rapport aux exigences européennes. Six questions posées à ce professionnel voué à l’optimisation des ressources et au confort des utilisateurs.