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Reto, tu souhaitais devenir artisan dans le bâtiment. Pourquoi avoir choisi le métier d’installateur-électricien ?

Je me suis essayé au métier de charpentier et de menuisier, mais j’ai constaté que le métier d’installateur-électricien offrait davantage d’opportunités en matière de formation continue. J’ai donc postulé comme apprenti auprès de six entreprises et j’ai été immédiatement convoqué par cinq d’entre elles. À l’époque comme aujourd’hui, les professionnels qualifiés étaient activement recherchés, et avec cette situation, le choix était assez vaste.
 

Est-ce qu’on peut dire que tu as choisi le métier qui t’offrait le plus de perspectives ?

Absolument. Il ne faut pas se fermer de portes. J’ai toujours été fasciné par l’univers de l’électricité : Quand j’étais enfant, je bricolais aux appareils électriques. À l’issue de mon apprentissage, j’ai donc tout naturellement choisi la voie de la formation continue. Je me suis alors demandé si je souhaitais rester dans l’artisanat ou si je voulais plutôt me former dans le domaine technique. Mon choix s’est porté sur l’école technique afin d’approfondir le sujet et de me permettre d’envisager d’autres perspectives.
 

Qu’est-ce qui t’a amené à rejoindre Amstein + Walthert ?

Un camarade de l’école technique qui travaillait chez A+W m’a demandé si je voulais postuler. Sur le moment, cela m’a semblé impensable. Lorsque j’étais en formation à l’école technique, je travaillais déjà dans le bâtiment. Intégrer une grosse entreprise prestigieuse avec beaucoup de collaborateurs et collaboratrices, passer d’une petite entreprise artisanale à la planification dans un bureau, passer de la vie de village à la grande ville, c’était comme faire le grand écart. Mais ici, les horaires de travail étaient plus flexibles, ce qui me permettait de mieux concilier formation et vie professionnelle. Les opportunités d’appliquer ce qu’on a appris étaient aussi plus nombreuses en raison de la grande diversité des projets.
 

Tu as commencé en tant que planificateur électricien chez Amstein + Walthert avant de devenir responsable d’équipe. Comment est-ce que tu as fait ?

Mon expérience dans le bâtiment m’a été très utile pour le poste de planificateur. Je connaissais les procédures. J’étais capable de dessiner des plans que les artisans comprenaient tout de suite et je pouvais communiquer avec eux d’égal à égal. Le fait d’avoir en grande partie carte blanche, de prendre de plus en plus de responsabilités et d’avoir le droit à l’erreur a été décisif dans mon parcours. En cas de questions, je pouvais m’adresser un étage plus bas à une vingtaine de spécialistes qui étaient disponibles pour m’aider quel que soit le domaine, que ce soit la protection incendie, sanitaire, physique du bâtiment …c’était super. Bien entendu, ma formation était importante, mais l’expérience sur le terrain, les échanges avec les responsables hiérarchiques et les expertes et experts en interne m’ont vraiment permis de progresser. Je pense que c’est ce qui caractérise aussi l’esprit d’Amstein + Walthert. 
 

Tu n’as donc pas bâti ta carrière en fonction de tes diplômes et de tes formations ?

Non, un diplôme n’est pas synonyme d’évolution professionnelle chez nous. Ce qui compte ce sont les aptitudes et l’expérience résultant de la pratique professionnelle. J’ai appris que j’avais été promu responsable de projet junior de manière inattendue lors de la fête de fin d’année. Je n’ai pas eu besoin de postuler. Mes responsables savaient que je souhaitais davantage de responsabilités et ils m’ont en quelque sorte offert le poste pour Noël. 

La responsabilité envers les apprenti-e-s et sur le terrain est venue s’ajouter à celle de chef de projet junior. Je n’avais encore jamais été confronté au calcul des coûts et je devais soudainement contrôler et signer des factures dont le montant était nettement supérieur à celui de mon salaire annuel. Nous avions déjà abordé le sujet à l’école, mais ce sont surtout le responsable d’équipe et les autres responsables de projet qui m’a initié sur le tas à mes nouvelles responsabilités. Dès la première semaine, j’ai participé à une réunion d’attribution pour un projet de plusieurs millions et le savoir nécessaire à cet égard n’est pas transmis en profondeur dans le cadre de la formation continue.

Quelles formations as-tu suivies au cours de ta carrière ?

Dans les grands projets, les systèmes de détection d’incendie sont souvent requis, et pour approfondir cette connaissance, j’ai suivi une formation de spécialiste en détection d’installations d’incendie. Puis une autre pour devenir économiste d’entreprise diplômé EPD ES, pour mieux comprendre les subtilités de la comptabilité. Mais la formation la plus enrichissante a certainement été l’examen pratique à l’attestation de personne du métier. Elle m’a permis d’élargir considérablement mes connaissances techniques, surtout en ce qui concerne les normes. L’entreprise m’a soutenu durant ces formations, que ce soit au niveau des frais de formation ou en rémunérant le temps passé à l’école. 
 

Cela fait maintenant dix ans que tu travailles chez A+W. Comment envisages-tu l’avenir ?

Je suis très content de mon travail, de mon équipe et de mes responsables hiérarchiques. J’ai atteint les objectifs que je m’étais fixés, à savoir devenir responsable de projet et responsable d’équipe. Je souhaite continuer à me former dans le domaine de l’électricité pour me constituer un portefeuille plus large dans ce domaine. J’aimerais également approfondir le sujet de l’automatisation des bâtiments. Je pense que le potentiel est considérable, notamment pour avoir une idée d’ensemble de la mise en réseau avec l’électricité. Mais ce que je préfère avant tout, c’est encore la mise en œuvre sur le terrain, la communication avec les maîtres d’ouvrages, les architectes et les techniciennes et techniciens. Je ne tiens pas très longtemps en place devant mon ordinateur. J’aime mon métier de planificateur, même si je continue à me considérer comme un artisan.