La crise du covid-19 marquera d’une pierre blanche l’histoire de notre pays. Une question est sur toutes les lèvres : quelles leçons tirerons-nous de ce tsunami sanitaire, économique et social, qui avive dans son sillage un certain nombre de défis : indépendance des états européens en matière de produits médicaux, relocalisations, réindustrialisation, mesures de soutien économique, stratégies de protection sociale et de l’emploi, etc. Mais, c’est par l’épreuve que l’on progresse et les restrictions provoquées par la propagation du virus nous ont donné l’occasion de nous interroger sur certains aspects de notre citoyenneté, en matière de mobilité, de consommation et de responsabilité environnementale.
Il est vrai que, sans minorer pour autant le drame humain, la baisse de l’activité économique durant la crise a engendré une diminution immédiate de la pollution environnementale — notamment lumineuse et sonore — et a réenchanté notre biodiversité par le gazouillis des oiseaux enfin délivrés du vacarme routier et aérien.
Selon une étude de Colombus Consulting, « la crise sanitaire semble entraîner une prise de conscience de la population sur les impacts de la mondialisation. Elle se traduit en une modification envisagée des habitudes d’achat qui privilégient les circuits courts, les producteurs locaux et les magasins plus petits, à taille humaine. »
On y apprend que 43 % des consommateurs romands vont se diriger vers les produits alimentaires locaux, que les ménages convergent vers une expérience d’achat plus digitale et à distance sur certaines catégories (alimentation, médias, éducation, assurance, bien-être), et que 80 % des employés suisses appellent de leurs vœux des options de télétravail plus fréquentes et communes.
Nul doute que nous assisterons prochainement à l’accélération de ces changements.
Dans un contexte économique pour le moins bouleversé, le chevet de l’environnement prédominera-t-il sur celui de l’emploi ? Selon le swissVR Monitor, il semblerait que non ; sur le volet de la responsabilité sociétale des entreprises, les 429 membres de conseils d’administration interrogés ont placé les employés en tête de leurs priorités. En revanche, la méfiance du public à l’égard de l’économie s’aggrave, ce qui engendre une large sympathie pour l’initiative sur la responsabilité des multinationales.
Jean-François Lagassé, associé au sein du département Financial Advisory de Deloitte Suisse, y perçoit une opportunité commerciale : « Les entreprises doivent ancrer de manière convaincante dans leur stratégie leur responsabilité environnementale et en définissant systématiquement leurs priorités matérielles. Toutefois, cela ne suffit pas pour obtenir de réels avantages concurrentiels. Il est nécessaire de définir des objectifs clairs, de mesurer l’impact et de communiquer de manière transparente. En définitive, il s’agit d’un changement de culture et de l’ancrage d’un mode de pensée intégré à l’échelle de l’entreprise. »
Interrogés sur les aspects de la responsabilité sociétale les plus importants à leurs yeux, les sondés apportent une réponse qui fait figure de charte pour l’entreprise moderne :
- responsabilité envers les employés (89 %)
- responsabilité en matière d’éthique commerciale (84 %)
- responsabilité envers les clients (64 %)
- responsabilité envers la protection des données et la sécurité de l’information (51 %)
- responsabilité environnementale (47 %)
- responsabilité à l’égard de l’intégration de capacité locale (34 %)
- responsabilité envers l’État (22 %)
Pour ce qui est de notre secteur d’activité, l’indice de la construction est inférieur de 6,7 % à son niveau du même trimestre de 2019.
Une profonde récession se profile en Suisse. La Société suisse des Entrepreneurs prévoit un recul de 3,5 % au moins du produit intérieur brut pour l’ensemble de l’année 2020. Elle précise que : « Dans l’ensemble cependant, plusieurs facteurs indiquent que la construction ne comptera probablement pas parmi les secteurs les plus sinistrés. À quelques exceptions près, comme le canton du Tessin, les chantiers sont restés ouverts durant le confinement, et la baisse du nombre de demandes de permis de construire déposées, là où elles étaient encore publiées, a été jusqu’à présent relativement modérée (-10 % en mars et en avril). Le carnet de commandes dans le génie civil atteint des records, et les taux d’intérêt négatifs, qui constituent toujours un moteur important, devraient continuer dans un premier temps à stimuler la construction de logements. »
Pour A+W Genève, la situation nous apparaît clairement. Notre vocation fondée sur des prestations d’ingénierie en technique du bâtiment et de consulting en énergie et environnement, selon les plus hauts standards énergétiques actuels, est parfaitement alignée aux exigences du marché. Notre investissement dans la recherche et le développement de la technologie de pointe, tel que le BIM, mais aussi la formation des collaborateurs, sont des atouts pour maintenir notre leadership concurrentiel et répondre aux attentes, notamment institutionnelles, des donneurs d’ordre.
Poursuivons ainsi dans cette voie, qui est la bonne.
J’aimerais conclure ce billet par mes chaleureux remerciements à l’ensemble des équipes d’A+W Genève, pour leur engagement et leur agilité durant cette période éprouvante, ainsi qu’à nos clients, pour leur confiance, leur patience et leur fidélité. Leur pleine satisfaction est plus que jamais notre bien le plus précieux.
Matthias Achermann
Directeur A+W Genève