Suivre une tendance ou conviction d’entreprise

Le bureau Amstein + Walthert a fait dernièrement l’acquisition d’un véhicule électrique: s’agit-il là uniquement de suivre une tendance et de se donner une visibilité, ou de contribuer d’une certaine manière au développement de nouvelles technologies et de favoriser une énergie locale?

Antoine Delay©pedroneto

Le véhicule électrique fait effectivement l’objet de nombreux débats: les constructeurs automobiles et les scientifiques tentent de s’approprier les enjeux des technologies et des impacts environnementaux. Certains parleront de centrales nucléaires et à charbon pour alimenter ces véhicules, d’autres confirmeront les possibilités de couvrir facilement ces besoins électriques par du photovoltaïque. Certains articuleront des autonomies de moins de 100 km et des moteurs diesel efficients pour partir loin en vacances, d’autres miseront sur la progression exponentielle future des capacités de stockage des batteries électriques. Ou encore, certains s’offusqueront d’un épuisement et renchérissement inévitable du pétrole et des émissions de CO2, alors que d’autres noteront l’épuisement des ressources de lithium et le mauvais recyclage des batteries.

En prenant un peu de recul par rapport à ces considérations, essayons aussi de comparer les deux solutions, véhicule à essence et véhicule électrique, sur la globalité de la chaîne de l’apport en énergie.

Du côté du véhicule à essence, nous avons à l’origine tous les besoins en énergie pour extraire le pétrole, puis pour effectuer le raffinage et le transformer en carburant. Une fois raffiné, il faut transporter le carburant jusqu’à l’ensemble des stations-service, puis le charger dans le véhicule. Au final, ce carburant sera brûlé dans un moteur thermique dont le rendement est faible.

Du côté véhicule électrique, nous avons la production d’électricité qui peut aller de la centrale à charbon jusqu’au photovoltaïque, en passant par l’hydraulique. Tous ces moyens produisent de l’électricité à un point de fonctionnement optimal, mais de façon plus ou moins écologique et locale. Puis il y a le transport de l’énergie électrique, le stockage dans le véhicule par charge de la batterie, et finalement la décharge des batteries pour faire fonctionner un moteur électrique. Tous ces éléments ont des rendements plutôt bons.

A terme, nous savons aussi qu’un seul vecteur énergétique ne pourra pas satisfaire l’ensemble des besoins, que la vérité se situe dans un futur mix énergétique. Il faut aussi tenir compte du fait que les véhicules électriques sont dotés de technologies en pleine évolution et que des progrès sont encore à attendre en termes d’autonomie et de recyclage des batteries.

Du côté d’Amstein + Walthert, nous avons à ce jour un panel de transports proposés à nos collaborateurs selon l’accessibilité des sites à rejoindre : les transports publics sont favorisés pour les projets en ville et même une série de vélos sont mis à disposition. Pour les projets en périphérie de Genève, nous avons des cartes Mobility. Puis, pour les projets à longue distance, nous favorisons le couplage train + Mobility.

Dans le même esprit, au vu du mix électrique suisse – voire genevois – et des possibilités que l’énergie solaire pourra offrir selon son potentiel de développement, nous sommes convaincus que le véhicule électrique possède plus d’avantages globaux qu’un véhicule thermique, et est adapté à nos besoins. Après une analyse en termes d’autonomie, d’investissement et de type de véhicule, nous avons identifié que nous pouvions remplacer une carte Mobility par un véhicule électrique propre à l’entreprise pour les projets en périphérie de Genève.

Plus concrètement, le choix s’est porté sur un véhicule qui a une autonomie électrique de 150 à 200 km selon l’usage, et qui est rechargé par de l’énergie électrique hydraulique certifiée. A noter que ce véhicule possède son propre mix énergétique, car il est équipé de son propre petit groupe électrogène thermique fonctionnant de manière optimale, qui recharge les batteries et permet d’augmenter l’autonomie de 150 km additionnels pour accéder à des projets plus éloignés.

De quoi s’engager sereinement sur le futur virage énergétique.