Si la mort est inéluctable, elle n’en est pas moins cruelle aux yeux de ceux qui restent, proches, amis, collègues.
Raoul avait rendez-vous avec son destin, dont la soudaineté nous interroge dans la perspective du nôtre. Le départ de cet homme aimé de tous, défenseur sincère d’une vision fondée sur la rigueur, nous rappelle que nous allons à la tombe avec trois choses : nos biens, nos amis, nos oeuvres. Les biens sont dispersés et les amis poursuivent leur chemin, mais les œuvres, elles, subsistent.
Comment Raoul se dessinera-t-il dans nos souvenirs ? Comme un homme de valeur, chaleureux, franc, humble ; comme un homme de devoir, qui ne reculait pas devant l’adversité et qui savait mener ses équipes au succès avec une détermination qui forçait le respect.
Nous-même, le moment venu, comment nous inscrirons-nous dans la mémoire de ceux qui nous survivront ? La réponse donne une direction impérieuse à notre existence ; et c’est encore l’exemple de Raoul, qui nous encourage à poursuivre l’aventure avec la pleine conscience de notre responsabilité éthique face à toute créature vivante et à une planète dont nous ne sommes pas détenteurs, mais simples invités.
Raoul, merci.
Matthias Achermann