Nous planifions des projets innovants pour la société. Car les visions s'unissent.

En quelle année avez-vous débuté ce projet et en quoi a-t-il consisté ?

Martin Fernandez : J’ai pris en charge ce dossier en novembre 2017, dès les premières séances de coordination avec les architectes et les corps d’état. Nous avons été mandatés pour la partie installations sanitaires de la MEA, sous ma responsabilité, ainsi que pour le CVC sous la direction de Laurent. Nous nous sommes également occupés du dispositif de supervision des équipements et du calcul en amont du dimensionnement de l’ensemble des éléments d’isolation.
 

Avez-vous ressenti une différence en travaillant sur un projet lié aux psychopathologies de l’enfant et de l’adolescent ainsi qu’à la médecine de l’adolescent ? 

Martin Fernandez : C’est effectivement une expérience marquante. Dans ce type de projets, le destinataire final est l’enfant en souffrance. Les architectes concepteurs ont imaginé un objet le plus éloigné possible de toute connotation hospitalière, tout en l’équipant de dispositifs de sécurité liés à la gestion de l’adolescence difficile. Ces particularités nous ont constamment ramenés au sujet de l’enfance meurtrie. 

Laurent Genoud : Dans notre métier, nos efforts convergent vers l’usager final. Lorsqu’il s’agit d’un environnement sécurisé, étudié pour anticiper des comportements de l’enfant pouvant aboutir à l’automutilation ou à des idées suicidaires, nous dépassons instinctivement la seule dimension technique pour nous projeter en tant que parents.

A+W a déjà réalisé des missions dans le domaine hospitalier. Pensez-vous que cette expérience a été un atout ? 

Laurent Genoud : Le bagage collectif du groupe A+W est une richesse. Outre la durabilité, le partage transversal des connaissances est constitutif de notre ADN. Pour autant, chaque projet est unique. Dans le cas de la MEA, chacun des intervenants a certainement pensé à un moment ou à un autre au privilège que représentent la santé et l’harmonie familiale, mais aussi à la détresse engendrée par les psychopathologies.

Martin Fernandez : La force de notre entreprise, c’est son capital d’expérience, acquis dans la réalisation de plusieurs centaines d’ouvrages en près d’un siècle d’existence. L’univers hospitalier nous est effectivement familier et nous en connaissons bien les particularités sanitaires, d’isolation, de sécurité et d’usage. J’ai pour ma part participé à la construction d’une partie de la pédiatrie des HUG, avec des blocs opératoires, et je connais donc les exigences spécifiques du secteur. En amont de notre mission pour la MEA, nous avons visité un projet similaire dans la région lausannoise, afin d’échanger sur différents aspects techniques. Mais rien n’a pu égaler notre immersion dans la réalité, lorsqu’après la mise en service de l’hôpital, nous avons effectué des visites de finition, au contact des résidents.

L’importance accordée par A+W aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) constitue-t-elle une valeur ajoutée dans l’espace concurrentiel ?

Martin Fernandez : C’est indéniable. L’ESG répond non seulement à une évolution sociétale provoquée par l’éveil des consciences et la nécessité de reconsidérer la notion de croissance, au profit de celle de progrès, mais aussi à la vocation initiale de notre entreprise. La durabilité, qui est le cœur même de notre modèle, ne peut s’envisager sans une préoccupation sociale instaurée à tout niveau de notre organisation, en interne comme à l’externe. L’éthique sera l’un des leviers économiques les plus importants de cette première partie du XXIe siècle. 

Laurent Genoud : Nous partageons cette vision ESG au quotidien au sein d’A+W Genève. Notre organisation valorise la solidarité entre collaborateurs et services, l’égalité, la transparence et la quête du bien commun. Nous investissons du temps dans la réflexion énergétique, la technologie au service du progrès et le bien-être au travail. Nos nouveaux locaux à Genève incarnent cet état d’esprit, généralement très apprécié de nos clients et partenaires.
 

Pour conclure cette interview, si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous ?

Martin Fernandez : À un peu plus de 60 ans, je m’intéresse à la transmission de l’expérience. J’utiliserais ma baguette magique pour pérenniser la réunion des différentes générations de travailleurs autour des savoir-faire et des savoir-être. 

Laurent Genoud : Je donnerais un coup de baguette magique pour perpétuer notre culture interne du respect, de la considération mutuelle et de la créativité au service de la préservation et de la restauration de l’environnement.